☰ (Francis Royo)

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Je me souviens d’un joli mai.

Je me souviens du pur écho des mots et des murs abattus.

Je me souviens de son pied, de son aile au Buci.

Je me souviens du sourire bleuté des nuages perdus.

Je me souviens de ma voix dans le chant des autres.

Je me souviens de Guillevic, doux poète arpenteur de pavés, son sourire de mer.

Je me souviens des rires suspendus, des larmes, toutes les larmes.

Je me souviens des jours au poing, des nuits de bouches ou du contraire.

Je me souviens aussi de l’enfant qui courait, rue Saint Jacques, et qui portait mon nom.

Je me souviens du silence de l’été, des muettes moissons.

Je me souviens des treilles, du feu inassouvi.

Je me souviens de tout même du sommeil qui allait venir parfois

Je me souviens d’un temps heureux sans souvenirs.

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. (tweets du premier mai deux mille quatorze)

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