☰ (Francis Royo)

Les âpres traversées

Malgré les âpres traversées de la nuit organique
lors de la mort de nos chevaux fous
nos amours à l’encan et nos corps disgraciés
nous aurions pu errer muets et las
balayant incertains le bitume des villes
de nos ombres inachevées

Pourtant
chaque matin nous enlaçons l’air frais
Nous posons notre joue sur le souple oreiller du vent
et c’est notre manne
Chaque goutte de pluie est désir sur nos mains tendues
Chaque trouée est route ronde ouverte
Chaque maison est ruche
et les fruits sur nos lèvres sont les plus mûrs

Nos épaves intérieures n’étoufferont jamais le chant des oiseaux

. ….

Ce poème inédit sur Analogos est paru pour
la première fois sur le site de Laurent Margantin
http://www.oeuvresouvertes.net le 02 septembre 2011
à l’occasion des Vases Communicants

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