☰ (Francis Royo)

La parole qui vacille     II

dès la peau
la caresse abolit l’inutile

aux lèvres nues
juste aux miennes baillées

aux regards
puits secrets des longs chants de la terre

aux frissons d’entre pluies
sur avides ravines

aux herbes
que rien ne peut fouler
d’éternel
aux herbes

aux rosées
fragiles et tendres
qui nous unirent

au temps d’entre deux notes
où musique fleurit sur nos bonheurs
tendue

aux pas
qui de tout me séparent
où m’approchent selon
l’instinct bleu des étoiles

aux silences des paumes
ensemble reposées
dans la nuit

à ce qui aurait pu
mais fit bien de ne pas

à ce qu’on retiendra
de ce peu de ce rien
qui nous portèrent

j’accorde pleinement
et mon jour
et ma vie

immobile

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