Je vis, je meurs ; je me brûle et me noie
mardi 6 mai 2014, par
Je suis le feu, je m’élance, je m’élève doucement, je baille, je suis la vie. Étendard aux vives couleurs rubis, mes flammes lèchent ton cœur, l’assaillent, le prennent d’assaut. Je suis le feu, feu follet, enthousiasme, extase, lueurs, j’étincelle et ravit. Je fais du feu, j’envahis l’espace de mes flammes, de mes escadrons d’étincelles. J’élève mes flammes trismégistes, je te domine de mon ardente fureur. J’embrase le monde, je dévore l’espace, le saccage, le détruit. Flamme vive, ardeur, désir, moteur à explosion, j’irradie, je prolifère. Personne ne peut arrêter mon embrasement destructeur. Mes flammes viennent consumer tes rêves. Elles t’enlacent, te craquèlent, te calcinent, te réduisent à néant.
Je suis l’eau, j’enveloppe ton corps. Il perd ses repères, il quitte son lopin de terre, gagne l’infini. Je noie tes chagrins, je libère ta peau, je lave ton esprit. Je te tends les bras, te happe, t’engloutit, t’arrache à la rive, te soulève, t’emporte dans mes profondeurs. A ma surface, tu planes. Dans mes limbes, tu te glisses, te contorsionnes, fais la toupie. Tu oublies ta nature d’homme, tu rugis de plaisir, de peur. Je brouille tes repères, te purifie. J’abolis tes douleurs. Salve de gouttes, voile, illusion, je suis la frontière au-delà de laquelle tu aimes à te penser, libre. Je suis la palpitation de l’infini, l’infime tremblement du temps. Je te libère des pensées qui toujours t’agitent.