D'après Françoise Héritier.
L'éclat du bleu du ciel l'été, le rose du matin, l'orangé, le violet, les tulipes rouge vif comme celles que tu m'offrais, et les coquelicots aussi, une tasse de chocolat chaud, s'assoir quand on est fatigué après une longue promenage, plonger dans l'eau, avoir l'impression de voler, le chant du coq au levé du jour, celui des grillons dans les champs au blond de tes cheveux dorés, tes doigts qui glissent sur le piano, les vieilles photos sépias, les sourires sans dents, les rires d'enfants, la craie sur le tableau et ce bruit infernal qu'on ne supportait pas, le cartable tout neuf qu'on a tant désiré, les courses à la récré et même les genous blessés, les secrets partagés, les colonies de fourmis, jouer à se faire peur sous la couette au coeur de la nuit, dormir à poings fermés, faire la grasse matinée, les arbres à l'automne, les feuilles qui tombent et virevoltent et derrière lesquelles on courait, rammasser des glands, se rouler dans la neige, dessiner des anges, souffler sur un carreau et écrire dans la buée.