D'après Françoise Héritier.
Un chien en laisse se promène en remuant la queue. Il devance
Son humain de quelques centimètre, mais tous les dix pas environ,
Il s'arrête pour jeter un oeil derrière lui. Un oeil vers l'humain,
Dont la démarche fatiguée et le regard endormi suffisent à remettre le chien au trot.
Des nuages d'un rose vif se plaisent à poindre derrière les hauts bâtiment,
Se mêlant au mauve et au bleu du ciel.
Le vent ne souffle pas mais il fait un peu froid.
Des mains sont cachées dans les manches d'un gilet trop large,
Et s'y réchauffent, autant qu'elles le peuvent.
Les arbres dévêtus semblent les envier. Le gel terni le prasin du gazon.
Les cygnes dorment, la nuque courbée, la tête posée sur le dos.
Un poème est récité, un souvenir survient.
Un loup accélère le pas pour arriver à temps.