Enfances     Enfances / Rouir

Je rouis comme le lin le long de la route vers la mer du Nord.
J’écris rouir pour l’enfance et ses odeurs de séparation.
J’écris le sable

J’écris la mer qui roule aux pieds un monde soumis et dangereux.
L’attirance inévitable.

J’écris que ce qui fut sera
plus ensoleillé encore
jusqu’à l’aveuglement

J’écris tout ce que vivre aurait pu dire
et n’eut que vivre pour exister

Jusqu’à ce qu’écrire
soit la dernière marée
incertaine et si belle

J’écris rouir pour en mourir