Les corbeaux croassent tout en volant de toits en toits. 
D'arbres en arbres, peu à peu les couleurs s'installent dans les feuillages.
Le vent soudain peut nous balayer en deux trois rien, 
Mais que j'aime tes belles journées douces et ensoleillées ! 
Tu rafraîchis les demeures mais tu réchauffes nos coeurs, adoucis les moeurs. 
Tu réveilles nos âmes d'enfant et soudain nous partons loin ! 
Loin dans les forêts et les châteaux anciens. 
A danser autour du vieux sapin et se cacher sous les tas de feuilles dorées,  
Au temps des histoires magiques ou effrayantes que tu sais si bien nous conter. 
A moitié endormie dans mon lit, 
j'entends par 
 la fenêtre restée ouverte, 
le bruit du camion-poubelle errant dans les ruelles 
à la recherche de la moindre ordure à se mettre sous la dent. 
Apeurée et cachée, recouverte par ma couette, 
j'entends le camion-ordure grignoter les voitures. 
Que restera t-il demain matin, lorsque le voisin sortira son chien ? 
Rien. Plus rien. 
Juste quelques miettes et de rares silhouettes. 
Inquiètes, désuètes, obsolètes. 
A peine quelques cadavres goût de poivre, 
gesticulant, nonchalamment, sur le ciment.
 
Posté devant la fenêtre 
je guette les âmes esseulées 
A la faveur de l´automne.