Moi c'est Morgane.
Pas la méchante fée rassurez-vous !
Quoi que ...


Je suis un Homme.
Plus précisément une jeune femme. Je suis une fille, une sœur et une amie. Je suis une étudiante et une collègue. Je suis une citoyenne. Je suis une de ces personnes qui a la chance de jouir de son droit à l'éducation et à la formation.

Cela va bientôt faire vingt ans que je cultive mes capacités intellectuelles et créatives à l'école. A trois ans je faisais mes premiers pas à la maternelle ; on y faisait de la peinture, on apprenait des comptines et on avait la chance de dormir tous les après-midis. J'y ai appris le nom des jours de la semaine, des mois de l'année, des saisons, de mes doigts. J'ai commencé à écrire et à compter. Je n'ai jamais redoublé, mais chaque fin d'année jusqu'en CM2, je m'amusais à faire croire à mes parents que je ne passais pas en classe supérieur.

Puis quatre années de collège.
Quatre années bercées par trois voyages scolaires : le premier en 6ème, nous avons passé deux jours au zoo de Chizé afin d'apprendre à nous connaître et nous familiariser ensemble au nouveau niveau scolaire atteint ; pour le deuxième voyage, en 5ème, nous sommes partis en classe de neige avec au programme des mathématiques et du français le matin et du ski tout l'après-midi ! ; le troisième voyage, en 3ème, nous a conduit en Angleterre pendant une semaine, nous visitions la ville de Londres et les musées la journée et passions nos nuits et nos matins à partager la vie de notre famille d'accueil. Quatre années se sont écoulées avant mon premier examen officiel : le Brevet des Collèges, en 2007, concluant une première partie de ma scolarité.

J'ai toujours été passionnée par les langues. Déjà toute petite, j'aimais écouter les personnes qui parlaient dans une langue étrangère et souvent je m'amusais à parler aux gens dans une langue inventée sur l'instant. Il a toujours été naturel pour moi de m'orienter dans le domaine des langues et ainsi, je suis partie, sur dérogation, au Lycée de la Venise Verte. Le lycée proposait un parcours Langue Vivante 3 italien et je voulais justement m’initier à cette langue dès la Seconde. J'ai toujours eu une certaine appréhension pour ce qui est de suivre les chemins déjà bien tracés. Vous savez: cette image des deux chemins qui se présentent alors à nous; l'un est toujours un joli sentier bordé de fleurs où le soleil assure un chemin sans encombre ; et l'autre est froid, et s'enfonce généralement dans une forêt obscure. J'ai souvent cette image en tête lorsque je parle de faire des choix. Au sortir de la 3ème je voulais déjà suivre une voie différente de celle qui m'était réservée en restant sur le chemin par défaut proposé. Cette volonté se montrera récurrente tout au long de mon parcours. Plus ou moins consciemment je sais quel chemin je veux découvrir sans avoir d'appréhension quant à la destination finale du parcours.

Trois années de lycée.
Trois langues : LV1 : anglais ; LV2 : espagnol ; LV3 :  italien

Une orientation littéraire, le fameux Bac L.
Je veux remercier les professeurs exceptionnels de ce lycée, professeurs qui nous ont encadré durant les deux années de spécialisation ; en particulier Madame Dardenne - professeur d'anglais et Madame Martineau - professeur de littérature et adepte de philosophie. Cette dernière a été notre professeur principale en Première L. Une dame ouverte d'esprit et très impliquée avec les élèves. Elle avait instauré dans notre classe un climat de confiance, de partage et de discussions. Une sorte de mini-société où chacun avait sa place, une mini-société qui avait pour moteur la réflexion.

Il faut savoir que lorsque vous choisissez le parcours littéraire au lycée, la philosophie compte coefficient 7 au baccalauréat ; pourtant vous ne commencez cette discipline quand fin de parcours.. Aussi, afin de nous exercer à la façon de pensée philosophique (pensée difficile à acquérir en année de Terminale car il faut boucler tous les programmes, résumer des pages et des pages de copies doubles sur de petites fiches colorées et pour finir, prendre le temps de les relire), Madame Martineau nous avait proposé de nous réunir pour discuter ensemble de sujets "philosophiques" ; pour débattre sur des questions, des incompréhensions qui surgissent de thèmes très divers. Cet exercice avait pour objectif de nous faire acquérir un raisonnement différent ( raisonnement que nous allions de toute façon obligatoirement découvrir en Terminale). Sortir du sentier classique imposé et explorer les environs, nous étions tous partant.

L'expérience philosophique a débuté lors de nos cours de français.
Le professeur Martineau avait un ami philosophe, Jean (je ne me souviens pas de son nom de famille) qu'elle invitait pour se joindre à nos débats. En tant que philosophe, Jean était là pour nous orienter dans la discussion, ils nous aidait à nous poser les bonnes questions et a définir les choses sous leurs différents points de vue. Nous mettions tout d'abord les tables en cercle, (disposition bien plus propice à la discussion que les rangées bien alignées), ensuite nous réfléchissions à des sujets, des questions qui seraient le fil conducteur de notre discussion du jour. Pour cela, nous faisions circuler une feuille blanche et ceux d'entre nous qui avaient des propositions de sujet pouvaient les proposer en les écrivant. Je me rappelle que nous pouvions faire plusieurs propositions. On constituait donc tout d'abord une liste de thèmes non-imposés. Nous étions libre de poser les questions qui nous intéressaient ou nous perturbaient. La deuxième étape consistait à l'élire, par vote à main levé, la question du jour; celle que la majorité voulait traiter.

Bien plus qu'un simple exercice de préparation à la philosophie, ce rassemblement était un vrai moment d'expression, de partage et d'apprentissage. A travers le débat nous osions poser des questions et réfléchir en profondeur sur celle ci. Nous discutions des différentes pensées, des différents points de vue et des différents vécus. L'exercice nous donnait un sentiment de profonde liberté et l'enseignement ne pouvait être que plus percutant et enrichissant de cette façon. Pour ne pas passer à côté du programme de français - soumis aux épreuves anticipées du baccalauréat à la fin de l'année de Première, nous organisions nos discussions pendant des heures libres. Nous occupions une salle du lycée pendant deux heures en compagnie de notre professeur et de Jean. En plus ces heures improvisées toutes les deux semaines, pendant peu être cinq ou six mois, nous étions invités à venir aux soirées Café-Philo qui avaient lieu dans un bar culturel du centre ville. Là-bas, en compagnie du professeur Martineau et de Jean, nous écoutions les adultes discuter de la même façon que nous le faisions entre nous. Alors parfois il nous arrivait de prendre la parole.

Me voilà partie,
fin août 2010 le Bac L en poche, à l'Université. De la même façon que j'avais choisi le Lycée de la Venise Verte pour son option LV3, j'ai choisi l'Université de Poitiers pour sa formation LTMI. La formation LTMI (Langues, Traduction et Médiation Interculturelle) est une licence multilingue et multiculturelle. Une spécialité de la licence LLCE (Langues, Littératures et Civilisations Étrangères). La dénomination me parut tout de suite intrigante, attrayante, fascinante, enthousiasmante. Promesse d'un horizon coloré, après des années à avoir entendu mon père me répéter : Ma fille, tu iras à l'université !", voilà que j'y faisais mes premiers pas.

Une formation innovante, intéressante et enrichissante que j'ai rejoint pour son année de lancement. Elle n'avait pas encore existé et beaucoup était alors à développer. La formation se présentait comme un enfant qui allait grandir petit à petit auprès de parents professeurs et étudiants. Être précurseur, une sorte de cobaye de l'Enseignement Supérieur, cette idée me plaisait. Aider à la construction d'un projet, à la concrétisation d'idées, sortir des sentiers battus pour creuser une nouvelle allée. C'est ainsi que trois nouvelles années se sont écoulées pour enfin être diplômée. C'était en juin 2013.

Après toutes ces années d'apprentissage, le besoin de passer de la théorie à la pratique devenait vital.

Je postulais au programme d'échange des Assistants de Langue.
Ma candidature retenue, Je m'en allais vivre au Portugal. Travailler au Portugal. J'étais une assistante de français, une sorte de petite ambassadrice de la culture francophone. Je travaillais dans deux collèges auprès d'enfants âgés de 7 à 16 ans. Bien que je ne souhaite pas devenir professeur, il n'y a rien de plus précieux pour moi que les enfants. Fruit de l'amour ils sont l'avenir. J'attache une grande importance à l'exercice de la pédagogie, je pense que c'est une discipline primordiale, dont on a besoin dans beaucoup de situations et pas seulement dans le cadre d'une relation professeur – élève. Je ressentais le besoin d'aller travailler à l'étranger et peu importait la mission qui me serait confiée, je voulais la relever. Je voulais faire vivre un projet et partager. Cette parenthèse culturelle et professionnelle m'a rendue consciente des capacités de j'ai développé au fil des années et l'expérience de l'étranger est venue renforcer ma volonté de continuer sur le chemin de la curiosité culturelle.

J'aime les arts et les cultures. J'aime apprendre et découvrir. Je suis curieuse du monde qui m'entoure et j'aime partager ses nombreuses facettes avec les gens. Je suis sensible à la lecture, à l'écriture au dessin et à la musique. Mon cœur est poétique et mon âme rebelle, sujette à de fous rêves utopiques. J'aime travailler, être chargée d'une mission, partager des réflexions, créer, imaginer, organiser. Parallèlement à mes études j'ai ainsi eu la chance de découvrir le monde associatif en travaillant pour la Maison de l'Architecture Poitou-Charentes ou encore le domaine institutionnel en travaillant notamment à l'Institut Camões (centre de langue portugaise) de l'Université de Poitiers ou encore avec l'Institut Français du Portugal et la Direction Générale de l'Education portugaise dans le cadre de mon année d'assistanat.

Après tout ce chemin.
Je me retrouve ici, à vous écrire. Vous qui avez pris le temps de lire non pas mon récit mais mon parcours. Je vous l'ai raconté comme on raconte une histoire car chaque parcours est une histoire. Aujourd'hui, de retour à l'Université de Poitiers, j'ai intégré le Master Livres et Médiations. J'apprends à créer avec de nouveaux outils et je découvre de nouvelles facettes du monde. A moi maintenant de m'y frayer un chemin.

Ici vous êtes, nous sommes, je suis, dans mon aggravation du désordre. Je travaille à la création de pages html dans le but d'en faire une chose sans queue ni tête, un quelque chose qui me donnerait, qui nous donnerait, qui vous donnerait le tournis.

Demain est un autre jour ...