"Je suis irrémédiablement perdu. Je suis même à l'agonie... C'est la mort imminente et je suis fou. Ma tête bat la campagne. Adieu ! ami, vous ne me reverrez pas".

Maupassant écrit ces lignes pathétiques à un confrère écrivain et médecin, Henry Cazalis, en décembre 1891. La désintégration de son cerveau commence en 1892, après une tentative de suicide. Il ne sortira plus de la maison de santé du docteur Blanche où il est admis quelques jours plus tard. Son dernier récit fantastique, Qui sait? paru en 1890, se termine par l'internement volontaire du narrateur qui sent la raison lui échapper. Lorsqu'il évoque le trouble affreux qui s'empare d'une conscience en miettes, Maupassant sait donc de quoi il parle. Mais devenu fou, en proie au délire, il cesse d'écrire. On doit donc en finir avec la légende d'un fou génial, décrivant la folie sous sa propre dictée, au fur et à mesure de sa progression. Maupassant a enregistré les dérèglements pathologiques du cerveau humain, autour et en lui, pour nourrir un imaginaire marqué très tôt par le pessimisme et la douleur de vivre.
(Mauspassant - Le horla et autres récits fantastiques ; Introduction de Mauriane Bury)

- Solitude - 1884


" Je ne sais pourquoi, je respire mieux ici, la nuit, que partout ailleurs.
Il me semble que ma pensée s'y élargit.
J'ai, par moment, ces espèces de lueurs dans l'esprit qui font croire, pendant une seconde, qu'on va découvrir le divin secret des choses.
Puis la fenêtre se referme. C'est fini."


- Sur l'eau - 1881


" Ô flots, que vous savez de lugubres histoires !
Flots profonds, redoutés des mères à genoux,
Vous vous les racontez en montant les marées
Et c’est ce qui vous fait ces voix désespérées
Que vous avez, le soir, quand vous venez vers nous."


- La main d'écorché - 1875





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