Groupés, stoppés, en une ligne parfaitement, droite, ou pas, ils s'amassent en une épaisse couche informe, masse compacte qui n'avance plus,
ou presque plus. On ne distingue personne en particulier, ils sont tous avalés par cette posture, debout, figée, attendant, quoi, qui ?
Grognon, ou pas, discutant, ou pas, renfermée, ou pas, le visage exprime leur impatience ou leur décontraction. Combien de temps resteront-ils là?
Quelque chose chez eux, en eux, fait un bruit étrange. Le bruissement, ou plutôt un grognement émane sûrement d'un de tous ces organes qui
les constituent. Aurait-il quelque chose qui les gêne? Tous, ou presque, paraissent traîner un boulet invisible accroché à la cheville, cette énorme
entrave serait-elle la cause de ce rassemblement ?
À noter, les effluves qui embaument cet endroit, les influence. Parfois, une extrémité supérieure, celle qui, pensons-nous, contient leur encéphale,
sort de cette torpeur générale, tentant de jauger à l'aide de leurs organes visuels s'ils ont avancés. Tandis que certains, passant devant les
autres, sont rappelés à l'ordre ou accueillit. Le lien social serait-il un avantage ? Nous en déduisons finalement, que cet amas d'êtres avancent,
même si cela ne paraît pas. D'autres s'amassent encore et encore, et ils débordent ainsi de l'antre qui les dévorent à la chaîne. Le commencement, car
nous observons qu'il y en a bel et bien un, se désolidarise et s'affine. Chaque individu parle à l'un de ses congénères et ce dernier lui remet
différentes sortes de ce que nous considérons être comme leur source de nutriments essentiels à leur fonctionnement.
Les individus de l'autre côté, effectuent une sorte de danse organisée afin de récupérer lesdits nutriments, parfois l'un d'entre eux se penche
sur une tige noire et l'antre résonne de ses paroles. À cet instant débarque une créature se faufile entre les siens et un bout de leur support
pour leur écriture suffit à se voir remettre une source nutritive.
Les avalés finissent par ressortirent, tandis que ceux qui n'ont pas été encore digéré par cet antre et par cette
immobilité récompensée,
semblent envieux de leur congénères. Cette ronde, qui à notre étonnement comporte une fin, peut durer des heures. Nous ne savons pas à quoi nous
en tenir: