J'ai dans mon sac le livre d'Astrid Cabral. Je ne l'ai pas encore sorti, ni lu la dédicace ; je sais juste qu'il est là, renfermant cette bouffée d'exotisme que j'aime tant chez les auteurs d'Amérique latine.
L'accent citadin du Sul brésilien n'a pas subi autant de déformations que celui des autres régions. Ou peut-être n'est-ce qu'une histoire de classe sociale. Pode ser. Il reste encore proche de son "irmão" de la vieille Europe. Pas encore chantant. Encore un peu poète ...
E chorei.
Je suis vraiment trop à fleur de peau en ce moment. J'irai acheter l'étagère aujourd'hui. Ce sera sensass. Rien que mon cruciforme et moi : J'AI DEJA HÂTE !
(mais oui, ceci est un selfie avec mon étagère !)
Le cruciforme et moi. L'amour fou. J'ai les mains pleines d'ampoules à force de lui tortiller le manche, et le dos en compote à force de rester à quatre pattes! (à enfoncer des vis, qu'allez-vous imaginer!) Je suis partagée entre la fierté de ce premier meuble acheté et monté entièrement de mes mains, et la désinvolture que je pourrais légitimement afficher, au vu de l'aisance avec laquelle j'ai effectué ces deux actions. ATTENTION : le mélange des deux s'appelle la vanité !
Demain, je poserai les 4 dernières étagères et y rangerai religieusement mes livres, deux par deux. J'attends ce moment avec une impatience fébrile. Celui où l'on aligne la littérature avec soin, comme on arrange des oeuvres d'art. Des dizaines et des dizaines de petits coffrets verticaux renfermant d'immenses trésors. Un Graal pour chacun. Comme l'arbre centenaire courbe ses braches et étire ses feuilles pour protéger de son ombre un voyageur assoupi, ces milliers de pages veilleront sur mon sommeil comme autant de gardes du corps.
Pas vraiment des attrape-rêves; des "sublime-rêves".