Atelier 2 : Mur et Fenêtre

Les barreaux fanent

Le mur qui nous fait face a poussé du sol à partir de longues tiges de métal. Sur ses branches, des bourgeons de béton, avec leurs épaisses écailles, ont fleuri pour donner au massif un aspect cubique. Certaines fleurs cependant, usées, peut-être à cause du poids de leurs voisines ou de leur propre inertie, ont fini par céder. L'acier maintenant dénudé est à la merci de la pluie, du vent et du froid. Sa lente désagrégation débute alors et l'arbre se meurt.
Pourtant, on peut voir au travers ces blessures bariolées qu'on a entamées à la bombe ou au canif. Des mots d'amour, des mots de haine perdus dans une forêt, gravés dans l'écorce minérale des grandes feuilles. On pourrait y lire "mon amour, je t'attendais" ou "j'en finis avec la vie". Mais aucun n'est vrai. Tout est en mouvement, constamment. L'amour, la colère, les plantes, la pierre, tout n'est que de passage.

Le monde est un nuage, sans forme et sans but, qui ne fait que passer.


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