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Un Louvre un jour, 2.

mercredi 16 octobre 2013, par Joachim Séné

Denon

Et, à ma gauche, la tête de Saint Jean Baptiste qui regarde, attendri et pour l’éternité, à ma droite, la Vierge allaitant l’Enfant.

Quelque chose de paisible entre eux sur ce mur. Le figé non de la peinture et de leur temps, mais de leur position côte à côte, du regard de l’un vers les deux autres — un regard très latéral qu’on peut à peine surprendre (ses paupières semblent fermées, mais elles sont bien entrouvertes, il regarde un peu plus bas, l’enfant), et dont nous voyons bien que nous sommes exclus — du cadre fixé dont on sait qu’il ne tombera pas, pour l’éternité semble-t-il également, et puis ils sont contre une saillie du mur, comme dans une alcôve.

Personne, même dans ce musée, ne peut vraiment les déranger.

 
 

Ici, dans votre salon.

 
 
 

Les peintures sont respectivement d’Andrea di Bartolo, dit Solario, et de Marco da Oggiono.