le musée mis à nu par ses visiteurs

> Atelier 5 (Rubens) > Vies minuscules

Vies minuscules

jeudi 30 janvier 2014, par Blandine Guillemot

surtout ne pas lâcher le fil, pas facile de l’immiscer dans le chats de l’aiguille
repriser les boutonnières d’Antonin, ajouter des genouillères aux jeans de Jules
trouver le moment approprié, propre à la lenteur, à la délicatesse, au ténu
s’approcher avec plaisir du temps suspendu de la vie

ne pas se gratter : les piqures de puces sont particulièrement irritantes.
passer la crème sur la peau du coude pour calmer l’irritation
tenir bon, ne pas s’avouer vaincu face à la petite bête, l’invisible
pensez déjà au triomphe de l’apaisement

se tenir à ses côtés, pas dans son ombre, à ses côtés
regarder dans la même direction que lui, légèrement en décalage pour la richesse du jeu
poser la main sur lui-même lorsque son cœur se cuirasse
pensez panache et couleurs pour cheminer ensemble

rêver de se tenir toujours dans les plis. Jamais au premier plan, sous les feux de la rampe. Dans les plis.
y trouver sa place dans les méandres stimulants de la pensée
s’installer dans les détours, approcher les éclats de la pensée, miroitants
tisser sa propre ligne de flottaison dans la marée des textes