Premier chapitre : Poitiers secret

13 Rue du Puygarreau, Poitiers

13 rue du Puygarreau

13 rue du Puygarreau, Poitiers

Une légende d'antan dit que des créatures se cachent derrière cette étroite porte verte. Petite et de taille rectangulaire elle ne paye pas de mine, elle est condamnée et elle ne s'ouvre ni ne se ferme. De l'extérieur. Mais c'est ici, derrière cette porte insignifiante que tout se passe en réalité. Car on raconte que, une seule fois par an, la porte s'ouvre. Une unique nuit, lorsque le soleil se couche, la porte s'ouvre sans bruit. Pendant la nuit d'Halloween, seulement, squelettes, zombies, sorcières à chapeaux pointus et autres morts-vivants sortent faire carnaval. A ce qu'on dit ils rentrent bien sagement aux premières lueurs de l'aube. Jusqu'à l'année suivante. Cette porte n'est pas une entrée ou une sortie, mais un lieu de passage que seul ces êtres surnaturels peuvent franchir. Alors, si tu souhaites t' y risquer, libre à toi. Mais saches ô voyageur, que nul curieux n'est jamais revenu de cette visite.

18 rue du moulin à vent

15 rue du moulin à vent

18 rue du moulin à vent, Poitiers
Ce matin là, il y avait du monde dans la rue. Elle entendait du dehors, malgré le mur épais, la rumeur des flâneurs, des commerçants plus en bas de la rue qui hélaient le badaud pressé et la mère de famille, des commis de cuisine et des servantes venus avant midi pour acheter le repas du maître sur l'ordre d'un cuisinier autoritaire ou qui négociaient le prix d'une étoffe à grands cris, l'appel des mendiants demandant l'aumône aux jeunes nobles qui descendaient la rue vers le marché, le son éclatant des fers de leurs chevaux. De cette pièce sous les combles, elle percevait toute cette animation habituelle. Elle s'approcha de la lucarne, malgré l'étroite fenêtre, la hauteur lui permettait d'avoir une vue plongeante sur la rue. De son perchoir, elle observait à loisir, sans être vue. Car une jeune dame ne pouvait, certes pas, ouvrir grand la fenêtre de l'étage du dessous pour pencher sa tête au dehors, pour sentir l'air chaud de l'été sur son visage et discuter avec les demoiselles, quel ennui. Mais de cette pièce cachée, tout en haut de la vaste demeure familiale, elle avait une vue imprenable. Sur les toits de la vieille cité bien sur. Mais elle pouvait, par temps clair, saluer le garçon blond derrière sa lucarne, lui aussi, qui la regardait. De la maison d'en face.