Grand absent...

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Un couloir de portes et un plafond trop bas. Les portes ne s'ouvrent pas... Une poignée enfin s'enclenche. Des gens devant des machines, tapent des touches sans rythme aucun. En silence, ces gens créent un brouhaha désordonné de machines. Aucun ne lève la tête quand la porte s'ouvre. Aucun ne lève la tête quand la porte se ferme. Pourtant leur brouhaha de touches est déstabilisant. Tellement bruyant qu'il en fait taire la petite voix à l'intérieur. Elle ne parle plus assez fort pour couvrir le bruit des touches. Il ne reste plus rien. On sort en vitesse. Le silence du couloir en devient confortable. Mais le couloir est vide. Le couloir est sombre. Pas de dehors dans ce couloir. Que du dedans. Du renfermé. Comme si le dehors n’existait plus. Une porte pas comme les autres à l'angle du couloir. Une porte transparente. Une porte dure. Une porte fermée. Par laquelle on voit le dehors sans pouvoir l'atteindre. On voit les arbres, le ciel bleu et ses quelques nuages. Le soleil. On pose la main sur le verre froid. On la retire. On retourne dans le couloir de portes fermées, ou la seule ouverte débouche sur une salle de gens qui fixent des écrans et tapent sur des machines. Les murs sont aussi plein d'affiches oubliées. Collées les unes par-dessus les autres. Sans qu'on n'y voit plus rien. Les murs sont pleins. Le plafond est trop bas. Dehors, il n'y a pas de plafond. Dedans, il rase presque la tête. Ça sent le renfermé. On tourne, on tourne. Le mur de gauche est toujours plein de portes et le mur de droite vide d'une seule. Si on fait demi-tour, on tourne, on tourne. Le mur de droite se remplit de portes et le mur de gauche n'en conserve plus qu'une. On tourne en rond. La porte seule sur son mur n'a pas de poignée. On l'évite. Mais on tourne, on tourne... Alors on la pousse. Elle s'ouvre sur des escaliers. On ne tourne plus. On monte ou on descend. Dans les cieux ou sous terre. On monte. On sort. On tourne, on tourne. Même couloir de portes. On sort retrouver les escaliers. On descend. Et on descend encore. Parce que sinon, on tourne, on tourne. On arrive en bas. On ne peut plus descendre. On tourne dans le couloir de portes. A un bout, il s'ouvre. On sent le courant d'air. On avance doucement. Pas de porte en verre. Juste une porte de vent. On sort. Le soleil réchauffe. Éblouit. On tend la main devant son visage pour se protéger. On respire à nouveau.



Le désordre s'accumule ici depuis si longtemps maintenant
que vous voulez peut-être vous y essayer...