Des racines & du ciel

Il était une fois ( deux fois, trois fois, enfin, on n'a jamais vraiment su le nombre de fois ...) un homme dont la philosophie était " Souris maintenant, car demain il sera peut-être trop tard". Il souriait sans cesse, il cherchait la joie partout et tout le temps. Il la puisait dans des moments de calme et de méditation. A ces moments là tout s'arrêtait autour & ne comptait plus que la paix en lui. Comme disait Baudelaire " Tout n'était qu'ordre, luxe calme et volupté". Une fois terminé, il était emplit d'une grande joie. Il en débordait tant et tant qu'il ne pouvait que la donner. Il voyait bien que ce n'était pas le cas de tout le monde. Il aurait bien essayé comme avait fait ce grand monsieur, de faire chanter le vent, ou encore de planter des arbres. Mais non.

Il souriait, c'était tout.

Et ce sourir apportait beaucoup. Apparemment cela n'avait pas d'importance. On ne voit jamais les répercussions que peuvent avoir un sourir ! Mais si cette femme qu'il croisait avait une triste journée, et si cette personne dans le bus avait justement besoin d'un sourir, si ce petit garçon avait besoin d'un visage complice et réceptif à son entrain ? Alors que donner sinon un sourir ? Et puis cela lui donnait l'occasion de faire connaissance.

Il souriait tout le temps.

Il y avait bien ce jour où il s'était levé, fatigué de la journée de la veille, épuisé par la vie. Il s'était bien entendu pris les pieds dans le tapis, il avait bien entendu renversé son café, il avait bien sûr raté son bus. & là il avait croisé ce petit monsieur, tout rabougri sur lui même. Sous un orage foudroyant, il s'était assis à l'arrêt de bus. Il avait regardé les éclairs et il s'est dit : " Ils se croient les plus forts, je vais leur montrer ce que je sais faire !" & il avait souri au p'ti monsieur rabougri ! Alors celui-ci s'était mis à sourir lui-même ! & hop, il était content : un sourir aussi fin qu'un éclair se disait il produisait probablement autant d'énergie. Le p'ti monsieur tout rabougri s'était levé vaillament et avait alors dit : " J'vous souhaite la bonn'journée mon bon m'sieur"

Il souriait avec l'orage.

Ce jour là, il entra dans une pièce du batiment, il se trouva nez à nez avec un groupe patibulaire. Que fit-il ? IL regarda avec méfiance ? Même pas ! Il sourit, il avait envie de leur donner ça. Il voulait leur offrir un p'ti croissant quoi ! & puis ce croissant, ils ne le reçurent pas vraiment, ils devaient avoir dans leur bouche un méchant goût d'amertume, un méchant goût de vie qui a usé tous les goûts de meilleurs croissants au beurre des boulangeries du monde. & hélas, ils s'approchèrent.

Il souriait de peur.

Il souriait de communication

Il croissantait, il souriait.

& BOUM ! Cela ne leur ayant pas plu, il fut abattu, là. Ce n'tait ni de sa faute, ni de la leur d'ailleurs. C'est la faute à VOltaire dirons-nous. Mais

Il est mort d'un sourir !

Il est mort dans un sourir

Mais Dieu sait les personnes qui diront qu'ils ne trouvent aucun sourir dans cette mort.

& pourtant, il s'explique :

" Mes amis, souriez ! C'est le début du bonheur, pour moi ou pour un autre, souriez d'bon coeur !"