Consignes d’écriture


1/ qu’est-ce que je lis ? comment ? pourquoi ?


Il est difficile d’établir un inventaire d’une semaine de lecture. Que veut dire lire aujourd’hui ? Une définition simple ne nous vient pas à l’esprit, bien au contraire. On pense de suite à la lecture sérieuse que l’on a pu avoir au fil des jours, la vraie littérature. Mais on peut aussi se demander si la lecture sur écran, articles et mails et cætera, sont à prendre en compte. C’est en cela que la définition de lecture pose problème. On ne sait ce qu’elle comprend…

Cependant, je vais essayer de mettre des mots sur cette fameuse semaine. Il y avait Bruits de Langues donc autant dire que ce n’était pas riche en lecture. Le festival demandait beaucoup plus d’énergie que les cours. Mais j’ai lu de nombreuses quatrièmes de couverture en tenant le stand de la librairie par curiosité ou pour connaître l’éventail des œuvres sous mes yeux. Les extraits de textes distribués lors des rencontres avec les auteurs sont passés également entre mes mains. Je les ai parfois lus entièrement ou non. Grâce à ma participation, j’ai pu choisir un livre. Les Amants de Marie de Kaplan dont on m’a tant parlé a été retenu. Je l’ai le soir même attaqué. Il a été vite reposé car les chapitres assez courts ne me n’ont pas su me séduire. Cette première tentative s’est soldée par un échec. Je me suis alors remise devant ma bibliothèque et j’ai pris Je suis une aventure d’Arno Bertina que l’on a accueilli lors des Avants Bruits de langues. Il avait assez mûri pour que j’entame sa lecture. Je n’ai pas été déçue et les pages ont rapidement défilé. En plus, il évoquait Thoreau, auteur Américain que j’apprécie pour sa philosophie de vie ! Cette œuvre a été ma lecture principale durant ces sept jours. Il y a eu aussi des lectures pour préparer un dossier sur les discours de Créon dans l’Antigone d’Anouilh. De nombreuses recherches ont été faites sur Internet, à la bibliothèque. Beaucoup de livres feuilletés, certains empruntés. A côté de tout cela, des constellations de lecture se sont mises en place. Elles sont présentes au quotidien et elles passent notamment par un autre support : l’écran. C’est une activité qui me grignote beaucoup trop de temps. On se tient à jour sur la lecture des mails que l’on reçoit n’importe quand dans la journée pour les cours ou ce qui est personnel. Les réseaux sociaux sont ceux qui battent tous les records. Même si en soi, il n’y a rien à voir ou à lire, on va quand même jeter un coup d’œil, commenter deux ou trois statuts… C’est presque une addiction. Parfois on trouve de bons articles en fonction des pages que l’on aime. Je me rappelle avoir vu un statut qui recommandait un article sur le « zéro déchet » de Béa Johnson. Comme on le fait souvent, j’ai ouvert une nouvelle page dans mon navigateur et j’ai débuté la lecture de l’article, très intéressant, qui pousse à avoir une vie minimaliste. Il m’arrive également d’allumer un autre écran, celui de la télévision. Bien que cela soit rare, la chaîne ne change jamais puisque BFM a su avoir le monopole. Une lecture particulière se met en place, celle des bandeaux qui ne cessent de défiler en bas de l’écran…

On dit que les gens ne lisent plus mais ils ne cessent de le faire seulement cela ne passe plus exclusivement par les livres…

Pour en lire un peu plus: ici

2/ Invitation d'un auteur possible et impossible



3/ Se munir d'un livre et réussir à donner envie de le lire

bonheur

Ouvrir Cent ans de solitude n’est pas sans risques. Prenez un stylo, imprimez un arbre généalogique de la famille Buendia et préparez-vous à entamer votre lecture. Avec ses outils, vous allez peut être échapper aux pièges de l’auteur. Celui-ci ne cesse de se jouer de nous, de notre mémoire en usant d’une répétition constante des mêmes prénoms, de générations en générations, pour ces personnages. L’histoire d’une ville, Macondo, nous est contée ainsi que les nombreuses péripéties qui la bouleversent sur un siècle. La famille Buendia prend naissance avec le couple fondateur d’Ursula et Jose Arcadio Buendia. En les découvrant, un sortilège nous lie à leur destin. On entre dans un univers particulier, étonnant et dérangeant parfois. Le lecteur se trouve à la lisière entre le réel et le fantastique mais il ne peut remettre en cause les lois propres au microcosme de Macondo. Ressusciter un cadavre selon des méthodes s’approchant de la sorcellerie, paraît normal : « Quant on en vint, en désespoir de cause, à s’imaginer de l’assaisonner avec du piment, du cumin, des feuilles de laurier, et de le faire bouillir toute une journée à feux doux».Tout comme voir une « petite pluie de minuscules fleurs jaunes » tomber ne choque pas. Garcia Marquez arrive à nous faire oublier les normes de notre monde…

On voit un grand nombre de sujets traités dans le roman : l’inceste, la pierre philosophale, les guerres civiles ou encore la passion. On peut également prendre par exemple la peste, maladie ayant fait de nombreux morts durant une certaine période historique. Cependant, G.Garcia Marquez ne se contente pas de la citer, il la détourne, se l’approprie pour en faire la peste de l’insomnie. Il y a un jeu perpétuel d’actualisations et de détournements des objets du monde réel. L’Histoire du monde s’intègre dans l’Histoire de Macondo. On suit la lente descente aux Enfers de ces personnages. Le temps leur joue des tours, il est propre à l’enceinte de la ville. Le roman se termine, la boucle est bouclée. On connait de la genèse à l’Apocalypse, l’histoire d’une seule et même famille : «Je connais déjà tout ça par cœur, s’écriait Ursula. C’est comme si le temps tournait en rond et que nous étions revenus au tout début ».

Ce qui fait que l’on n’oublie pas ce livre est le trait de génie final de l’auteur. Melquiades, personnage que l’on aperçoit par épisode dans le roman, ressuscite à plusieurs reprises. Il passe son temps à gribouiller une littérature énigmatique sur des parchemins : « Nul ne doit connaître le sens avant que ne se soient écoulés cent ans ». Pourquoi cent ans et si l’on se réfère au titre, cent ans de solitude ? Ursula et Jose Arcadio ouvrent comme une boite de Pandore au-dessus de leur tête. Ils sont condamnés à la solitude. C’est un couple incestueux mais malgré la fameuse légende, ils ne donnent pas naissance à un enfant à la queue de cochon. Mais subissent tous à un moment de leur vie, cette fameuse solitude. Ursula tente de faire tenir les murs de cette « maison de fous ». Aucun ennuie n’est possible avec les tumultes de la vie de tous ses individus, la passion est toujours présente. Tout personnage finit par constituer un mythe chacun à leur manière car « Mourir, c’est beaucoup plus difficile qu’on ne croit» …
Si ce n’est pas déjà fait, emparez-vous de ce livre !

bonheur