Sixième atelier

D'après Annie Ernaux, Les années

Le beau temps, bottes de moutons célestes, immaculés, bêlant au gré du vent. Ternes nuées se répétant, tant il y en a dans les cieux, souffrant des étés d'antan. Mosaïque infinie d'écharpes brumeuses, s'enlassant comme deux amants. S'évanouissant par-delà le firmament.

Ils culminent au plus haut degré, près du zénith, faisant exploser les nuances de cyan. Et ne s'arrêtent que lorsqu'ils touchent de près le crépuscule couchant.

Disparaissent alors les vappes de coton laiteux, s'engouffrant dans le tunnel des cieux, S'abattant telle la furie des Dieux, au creux du monde et de ses terres, l'abreuvant goulûment.

Jusqu'au retour de Phoebus et de son glas corruscant. Venant réclamer son dû, l'eau qu'on a volé à ses enfants.

S'évaporent alors les précieuses gouttes, du fin fond des Abysses, prison des Titans. Pour s'élever à nouveau vers l'Empyrée, le royaume à tout jamais blanc.

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